Duel entre pays frontaliers

Dylan Strome du Canada et Colin White des États-Unis attendent la mise au jeu lors du match de la ronde préliminaire entre les deux équipes. Photo : Matt Zambonin / HHOF-IIHF Images

Qui aura l'or, les É.-U. ou l'hôte, le Canada?

Sept ans se sont écoulés depuis le dernier affrontement entre les États-Unis et le Canada pour l'or au Mondial junior.

Celui de 2010 à Saskatoon est un classique et nous pourrions fort bien assister à un autre ce soir.

Lors de cette finale de 2010, l'avant Jordan Eberle a été le héros du Canada en marquant deux buts en fin de match pour niveler la marque, mais le deuxième de la soirée du défenseur américain John Carlson a été le plus important de la rencontre, car il a donné la victoire aux Américains 6-5 en prolongation. C'est excitant d'envisager qui pourrait être les héros lors de l'affrontement ultime jeudi au Centre Bell.

À chaque position, les candidats abondent au sein des deux formations à l'issue des demi-finales où les États-Unis ont battu la Russie 4-3 en tirs de barrage et où le Canada a vaincu la Suède 5-2. La victoire de 3-1 des États-Unis sur le Canada la veille du jour de l'An n'est plus qu'un souvenir lointain.

« Cette victoire est importante, mais nous sommes venus ici en mission pour gagner l'or, et nous avons l'occasion de le faire », a dit le meilleur pointeur américain, Clayton Keller, après la demi-finale. « Nous allons nous concentrer là-dessus maintenant. »

Voyons d'abord devant les filets. Les gardiens de but semblaient être le talon d'Achille du Canada - jusqu'à 8 min 5 s de la première période contre la Suède. C'est à ce moment-là que Carl Grundstrom a porté la marque à 2-1 sur le troisième tir au but de la Suède et que l'entraîneur du Canada, Dominique Ducharme, a retiré son gardien de but partant Connor Ingram pour le remplacer par Carter Hart. Le gardien de but de 18 ans des Silvertips d'Everett, qui n'avait pas joué depuis la victoire de 10-2 sur la Lettonie le 29 décembre, a repoussé les 28 tirs dirigés vers lui. Assis au banc au début du match, Hart a terminé la rencontre en donnant la main au légendaire Martin Brodeur après avoir été nommé Joueur du match du Canada.

« Je crois que nous devons donner beaucoup de crédit à Carter Hart », a dit le défenseur Thomas Chabot. « Il est entré dans le match et a effectué beaucoup d'arrêts, de très bons arrêts pour nous. »

Mais le gardien de but américain, Tyler Parsons, pourrait aussi faire une différence dans le match. Le vétéran des Knights de London, qui présente une moyenne de buts alloués de 1,92 et un pourcentage d’arrêts de 91,6, doit se sentir confiant après avoir tenu tête au talentueux gardien russe Ilya Samsonov lors des sept rondes des tirs de barrage. L'avant Troy Terry a fait les manchettes en marquant trois buts entre les jambières pour donner la victoire aux siens en demi-finales, mais comme l'a souligné le défenseur Charlie McAvoy : « Lui et Parsons sont la raison pour laquelle nous allons en finale. »

Si nous nous tournons maintenant vers les défenseurs, Chabot du Canada est certainement le favori actuellement pour remporter le titre de Meilleur défenseur. Le fluide patineur, qui appartient aux Sénateurs d’Ottawa, occupe le premier rang des pointeurs parmi les défenseurs avec huit points et il joue en moyenne 23 min 18 s par match, un sommet dans l'équipe. (Il a même joué pendant 27 min 17 s contre la Suède, impressionnant!) À la suite de la blessure à Philippe Myers, Kale Clague a parfaitement assumé le rôle de partenaire de Chabot. De plus, le duo robuste de Jake Bean et Noah Juulsen a fait des victimes chez les Suédois.

Cependant, les États-Unis, seule formation invaincue au tournoi, ne se sont pas rendus aussi loin sans de solides défenseurs. À son deuxième Mondial junior, McAvoy, qui mène la brigade défensive avec quatre points et une moyenne de 21 min 33 s de jeu par match, est la pierre angulaire de l'équipe. Le capitaine adjoint devra récupérer rapidement pour la finale après avoir joué pendant 31 min 55 s contre la Russie. Caleb Jones, lui aussi très fiable dans chaque zone, a joué pendant 28 min 41 s.

« Dès le début, nous avons réalisé que ça dépend de nous plus que de notre adversaire », a dit McAvoy. « Si nous jouons notre jeu, je crois que nous serons contents du résultat. »

Cela dit, le Canada semble avoir plus de profondeur à l'arrière.

À l'avant, les deux équipes nord-américaines ont brillé. Keller et le capitaine canadien Dylan Strome sont à égalité au troisième rang des pointeurs du tournoi avec 10 points chacun. Aucun Canadien n'a plus de buts que Colin White des États-Unis (six), qui en a ajouté deux à sa fiche contre la Russie, mais Julien Gauthier et Taylor Raddysh le talonnent (cinq chacun) et Matthew Barzal a été un vrai catalyseur.

Au total, le Canada a inscrit 31 buts et les États-Unis, 24. Les avants canadiens ne se plaindront sûrement pas après avoir tiré cinq rondelles dans le filet suédois. Ils ont imposé leur façon de faire à l'équipe de l'entraîneur Tomas Morten, surtout dans le bas de la zone et par leur présence devant le filet. Ils semblent prêts à une bataille encore plus rude contre leurs voisins du sud.

En prévision du match pour la médaille d'or, Gauthier a dit : « Je crois que nous allons être plus tenaces avec la rondelle, [nous allons] jouer avec robustesse. Nous allons être bons des deux côtés de la patinoire. »

En tant qu'hôtes, les Canadiens ont remporté cinq des onze derniers Mondiaux juniors (1991, 1995, 2006, 2009, 2015). Leurs chances sont bonnes, mais il n'y a pas de certitudes à ce tournoi.

Les Américains viennent de passer par le feu. Battre la Russie en tirs de barrage a été monumental, surtout si l'on considère que les Russes avaient mis fin à la quête de l'or des Américains en 2014, 2015 et 2016. Mais maintenant, est-ce que les joueurs de l'entraîneur Bob Motzko ont suffisamment rechargé leur batterie pour vaincre les Canadiens qui sont ultramotivés? Nous saurons bientôt si les États-Unis, qui sont à la recherche de leur quatrième médaille d'or de tous les temps, sont turbochargés ou s'ils sont à plat pour cet affrontement avec leurs voisins du Nord.

« Profiter de l'appui de tout le pays sera très cool », a dit Anthony Cirelli du Canada. « Nous sommes excités pour demain. »

Seules deux choses sont certaines : l'équipe qui le veut le plus gagnera, et les yeux du monde du hockey seront rivés sur Montréal où se déroulera la bataille pour l'or dès 20 h, heure locale.

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